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Documentaire | 1990 | 97 mn | Couleur | 4:3 | VOST

“Izkor” signifie “souviens-toi” en hébreu, et c’est sur cet impératif dicté aux enfants d’Israël que s’interroge le film. Au mois d’avril, en Israël, les fêtes et les commémorations se succèdent. Izkor, c’est la société israélienne comme on ne l’a jamais montrée, c’est trente jours de la vie d’un État vivant au rythme des pulsations de sa mémoire.

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En Israël, au printemps, quatre célébrations fondamentales se succèdent :

- Pessah, fête de la liberté, la “Pâque juive” qui marque la sortie d’Egypte des esclaves hébreux.

- La journée de commémoration de la Shoah et de l’Héroïsme, à la mémoire des juifs victimes du génocide.

- La journée de commémoration des soldats du Tsahal morts pour la patrie.

- Le Jour de l’Indépendance, fête nationale.

Si Israël est, depuis sa création sous les lumières médiatiques, elle relève encore du mystère pour de nombreux observateurs. Cette véritable survie est un problème de conscience pour certains, et une spéculation malveillante pour d’autres. Mais c’est précisément sur ce problème de survie qu’ont été oublié l’identité et la détermination de la population. 

Izkor c’est la société israélienne, comme on ne l’a jamais montrée, c’est trente jours de la vie d’un État vivant au rythme des pulsations de sa mémoire.

Trente jours au printemps : fêtes, rituels, hommages, cérémonies... Durant cette période, le pays tout entier semble être voué au culte du passé.

Tout d’abord, il y a Pessah : la plus récente liberté retrouvée des esclaves hébreux célébrait après qu’ils aient été gardé en esclavage par les Pharaons. Les célébrations laissent alors place au deuil. Yom Ha’shoa et Yom Ha’zikaron : les plus grandes villes rendent hommage aux martyrs et aux héros de Shoa, et une semaine plus tard aux soldats israéliens morts pour la patrie, . Le Jour de l’Indépendance est le point culminant de cette violente succession d’émotions, durant cette longue période de communion dans les mémoires, suivie et orchestrée avec énergie par toutes les institutions officielles.

Fêtes, rituels, hommages, cérémonies, discours... Chaque année, un puissant système de perpétuation du souvenir passe sur la société israélienne comme un rouleau compresseur.

Venus des quatre coins du monde les Israéliens sont ainsi unis aujourd’hui par une mémoire collective “officielle”, qui va au-delà des différentes sensations représentées. Cette “mémoire collective” a conduit, en Israël, à une constitution nationale, une destinée territoriale, capable de gagner un soutien unanime.

Comment s’est développée cette mémoire collective ? Quelles sont les symboles qui lui donne cette force et à quelle fin est-elle utilisée ? Le film nous apporte des réponses visuelles, humaines et concrètes à ces questions. De la maternelle à l’armée, nous suivons les Israéliens de l’enfance à l’âge adulte, afin de mieux comprendre comment chaque citoyen est imprégné de cette “mémoire officielle”. Nous découvrons l’histoire, transformée en mémoire, crée une atmosphère et influence les comportements et les modes de vie des Israéliens

Un peuple peut-il continuer à participer à la marche du monde en répétant à l’infini : “Notre avenir est derrière nous” ?

Il est facile de comprendre pourquoi le film de Eyal Sivan a offensé certains. Certains souvenirs ont atteint le statut de vaches sacrées et tout point de vue pas tout à fait révérencieux est tabou. Pourtant, Sivan est respectueux du souvenir et des évènements qu'il préserve, il s'interroge seulement sur les méthodes utilisées pour lui assurer un futur. Une vache sacrée à propos de laquelle l'interrogation n'est pas tolérée doit être considérée comme suspecte pour un esprit alerte.
The Jerusalem Post
Izkor est une vision hyper-critique du système éducatif israélien, illustré par les propos du Professeur Leibowitz qui souligne un usage extensif de la mémoire pour justifier les actions du présent.
Jewish Press Agency
Nul ne sort de ces deux heures indemnes.
L'Express
Une réflexion en profondeur, inquiète, dérangeante sur les racines du nationalisme israelien (...) Ce film à contre-courant, courageux, prend une résonnance particulièrement aiguë et douloureuse dans le contexte de menace grandissante.
Le Monde
Terrible et courageux, abominable et salutaire documentaire, (…) Ce douloureux, grand, très grand documentaire ("circonstance aggravante", fustigera-t-on), qui fut primé au récent Festival international de programmes audiovisuels (Fipa), laisse seul et anéanti, avec la conscience qui bat la chamade.
Télérama
Izkor, l'excellent documentaire d'Eyal Sivan, nous montre ainsi comment Avril est un mois stratégique pour la diffusion dans les jeunes générations de l'idéologie fondatrice d'Israël, le sionisme.
Libération
Prix Procirep & Mention spéciale du jury
FIPA, Biarritz, France 1991
Prix de la Recherche
Biennale Européenne du Documentaire, Marseille, France 1991
Golde Lens
Tel Aviv Film Festival, Tel Aviv, Israel 191