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Documentaire | 2002 | 47 mn | couleur | 16:9 | VOST

Un arpent sur la lune est un film documentaire sur le village palestinien de Ayn Hawd qui fut conquis et vidé de sa population par les forces israéliennes en 1948, pour être ensuite transformé en un village d'artistes israéliens et rebaptisé Ein Hod.

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Un arpent sur la lune est un film documentaire sur le village palestinien de Ayn Hawd qui fut conquis et vidé de sa population par les forces israéliennes en 1948, pour être ensuite transformé en un village d'artistes israéliens et rebaptisé Ein Hod.


Le film raconte l'histoire des habitants originels du village qui, après leur expulsion, s'installèrent 1,5 km plus loin, dans les collines avoisinantes. La législation israélienne interdisant aux réfugiés palestiniens de retourner chez eux, les réfugiés de Ayn Hawd créèrent un nouveau village : Ayn Hawd al-Jadida (le nouvel Ayn Hawd). Ayn Hawd al-Jadida est un village non-reconnu, il ne peut donc bénéficier d'aucun service ou équipement tels que l'électricité, l'eau courante, les égouts ou même une route d'accès. Contrairement à la plupart des Israéliens, les habitants de Ein Hod connaissent les Palestiniens qui vivaient là avant eux, puisqu'ils les emploient comme main d'œuvre. Contrairement à la plupart des réfugiés palestiniens, les résidents de Ayn Hawd al-Jadida connaissent les Israéliens qui habitent désormais leurs maisons. Ils connaissent aussi l'art qui y est produit, tout comme les multiples manières architecturales et philosophiques avec lesquelles les Israéliens essaient d'occulter le fait que leur société a été créée sur les ruines d'une autre.

Un arpent sur la lune fait écho aux destins des peuples déshérités partout dans le monde : oppression, résistance et lutte pour négocier les cicatrices du passé contre les nécessités du présent et les espoirs en l'avenir. Un arpent sur la lune éclaire les thèmes universels de la colonisation, des "sans-terre", du droit au logement, de l'embourgeoisement et de l'appropriation culturelle dans le contexte spécifique de la Palestine/Israël, à travers l'art de la dépossession et la créativité des dépossédés.

Une enfant demande à Muhammad de lui construire un vaisseau spatial pour aller sur la lune. Étrange demande ! Car, en quelque sorte, la petite fille vit déjà sur la lune, à Ein Houd Al-Jadida, près d’Haïfa, sur les pentes du mont Carmel. D’emblée le ton est donné. Il est poétique. Résolument. À bon escient. L’enfant aurait pu être dessinée par Saint-Exupéry. Pourtant, il s’agit bien d’un documentaire qui illustre l’histoire vraie d’un village palestinien en Israël afin de résumer celle de deux peuples revendiquant la même terre. En 1948, à la proclamation de l’État d’Israël, le grand-père de Muhammad et les autres habitants d’Ein Houd défendent leur village, mais les Israéliens s’en emparent et, le rebaptisant Ein Hod, en feront un village d’artistes. Au lieu de prendre la route de l’exode et de se retrouver dans un camp de réfugiés, à Jénine ou plus loin encore, comme la plupart des villageois, le grand-père campe dans les champs avoisinants, avec sa famille et le petit Muhammad. Il construira Ein Houd le-neuf (Al-Jadida), à 1,5 km d’Ein Hod, hors la loi d’Israël. La nouvelle bourgade est tellement illégale que, longtemps, elle ne figurera pas sur la carte et ses “occupants” seront sommés de la démolir. À force de résistance passive, ces derniers ont fini par obtenir d’être – à peine – tolérés. Mais Muhammad et les siens restent soumis à toutes sortes de contraintes. Pour mieux les isoler, les Israéliens ont même dressé autour d’eux un rideau de cyprès. Toutefois le minaret dépasse les arbres, comme un doigt levé pour signaler une existence refusée. Américaine, ayant grandi à Tel Aviv, Rachel Leah Jones manifeste un parti pris. Sa compassion à l’égard des Palestiniens n’a d’égale que son ironie envers les Israéliens. Mais, en dénonçant le côté irréel de la situation des uns et des autres, elle prend surtout le parti de mettre en valeur la symbolique des images et des paroles. Avec la complicité de Muhammad, chef de village et poète malgré lui, qui parle si bien de “son enfance troublée à l’ombre de ces cyprès, plantés pour judaïser l’endroit” et qui promet la lune à sa petite princesse pour qu’elle puisse l’échanger avec les Israéliens contre “la terre que nous habitons”. La réalisatrice et son témoin confirment que souvent l’humour naît du désespoir et la poésie de l’absurde. Tous deux nous font merveilleusement comprendre que les Palestiniens ont l’impression de demander la lune...
Le Monde
En 1948, le village arabe d’Ayn Hawd, sur les flancs du mont Carmel, au sud d’Haïfa, a été évacué par l’armée israélienne. Ses quelque 950 habitants ont dû trouver refuge en Israël ou dans les pays arabes voisins. Seule une famille a décidé de rester sur place et de s’installer à un kilomètre et demi seulement de son ancien village. Rachel Leah Jones a choisi de laisser Muhammad Abd al-Raouf Abu al-Hayja raconter cette histoire, sans ajouter de commentaires. II est le petit-fils du fondateur d’Ayn Hawd et le chef du village. “La différence entre nous et les autres habitants expulsés, c’est que nous sommes des réfugIés sur notre propre terre” se désole-t-il. Le nouvel Ayn Hawd survit tant bien que mal, isolé de tout et écrasé par les lois israéliennes. Si le village est reconnu légalement, il y est toujours interdit de construire de nouvelles maisons, de paver les routes ou de brancher l’eau et l’électricité. Le vieil Ayn Hawd (Ein Hod en hébreu) est devenu un village d’artistes juifs très couru par les touristes. La mosquée a même été transformée en café. La réalisatrice a filmé une visite guidée de ce village pimpant reconstruit par ses nouveaux occupants. On n’y entend évidemment pas la moindre allusion au Ayn Hawd d’avant 1948. Le sujet est d’ailleurs évité par les habitants d’Ein Hod : “Ils ont peur qu’un jour on veuille revenir”, assure Muhammad Abd al-Raouf Abu al-Hayja. Un documentaire sobre et réussi sur une histoire méconnue et émouvante.
Télérama
Rachel Leah Jones’ dispassionate tour of the village Ein Hod, nee Ayn Hawd, encapsulates the most bitter of Israel’s ironies: how a place of refuge created its own refugees.
The Village Voice
During the ongoing fever-pitched crisis in the Middle East, a film like 500 Dunam on the Moon seems essential... The movie is free of the usual rhetoric and hyperbole (from both sides), and shows one neighbor struggling along while the other prospers.
Gay City News
Human right Watch Int. Film Festival, New York 2002
Human Right Watch Travelling film festival, New York 2002
San Francisco Jewish Film Festival, San Francisco 2002
Fotofest Houston, Houston 2002
CinemaTexas, Austin 2002
Reel Jews Documentary Film Festival, New York 2002
Arab Film Festival, San Francisco 2002
Pictures of Palestine, Maine 2002
Tiburon Int. Film Festival, Tiburn 2003
PalArt Festival, Ecosse 2003
Palestine/Israel : What can Cinema Do ?, Paris-Bruxelles 2003
DocFest Monthly, New York 2003
Honorable mention and Jury's choice in Tres continentes
festival internacional de documental, Buenos Aires 2002